Marcel Ferrand (19 juin 1892-22 février 1915)

C'est sur le territoire de Perthes-les-Hurlus (Marne) — nom
qui revint si souvent dans les communiqués de la guerre — que
le sergent d'infanterie Marcel Ferrand a été mortellement atteint
d'un obus qui l'a mis en pièces, alors qu'il se précipitait à l'assaut,
à la tête de ses hommes. Son courage a été récompensé par une
belle citation.
Classé en tête de sa promotion à la suite des derniers examens
qu'il ait subis à l'École, il promettait beaucoup ; ses maîtres
et ses camarades ont le souvenir d'une intelligence très ouverte
et d'un esprit déjà imbu des méthodes de critique et d'érudi-
tion qui sont la marque distinctive du futur chartiste sérieuse-
ment préparé par une forte instruction classique. Deux des
directeurs d'études à l'École des Hautes Études, qui sont de
nos confrères, avaient pu, l'ayant vu à l'oeuvre de près, dé-
couvrir en lui un terrain fécond, où la semence germait riche-
ment, où la floraison attendue devait s'épanouir largement.
En une minute douloureuse, tant d'espoirs se sont trouvés
anéantis : la fleur est fanée avant que d'être éclose, la tige qui
la portait s'est brisée à jamais.