Jean Loew (14 novembre 1886-mai 1915)

C'est aux Dardanelles, dans un lieu ignoré et à une date
imprécise, que notre jeune camarade, de la promotion de 1912,
ancien élève du collège Stanislas, a disparu. Il avait consacré sa
thèse à l'un des princes de la famille de Gonzague, Louis, prince
de Mantoue, duc de Nevers à la fin du xvie siècle. D'autre part
il avait successivement obtenu la licence ès lettres, la licence en
droit, et suivi les cours de l'École des Hautes Études. Muni de ces
divers titres, Jean Loew, esprit souple et vivant, semblait trouver
sa voie dans la littérature. La presse périodique déjà l'avait attiré
et l'aurait sans doute gardé tout entier ; il eût pu y apporter
les idées généreuses dont était riche son esprit ; il y aurait con-
quis la place enviable que méritait son talent. Il dirigeait une
revue intitulée « Le Temps présent », qui eût sans doute singu-
lièrement évolué si son directeur avait survécu à la guerre.