Gustave Colonnier (19 février 1898-18 juillet 1918)
Gustave Colonnier était certes, de tous ceux qui ont disparu, un de nos plus jeunes camarades : admis à l'École au concours de 1917, alors qu'il était déjà au front, comme engagé volontaire, depuis plus d'un an, il n'a suivi aucun cours, mais avait passé antérieurement avec succès un premier examen de licence en droit et de licence ès lettres. C'est assez dire son amour pour l'étude et sa précocité d'esprit. Il ne fut pas moins brillant en campagne, et, qu'il combattît à Noyon ou à Montdidier, à Dormans ou à Cumières, sollicitant toujours la faveur des missions les plus périlleuses, il disparut trop tôt pour révéler tout ce que renfermait d'énergie son âme droite et ardente, dont on pouvait attendre beaucoup. Blessé une première fois, il eut hâte de reprendre sa place là où il se sentait utile; mais à peine eut-il rejoint, dans l'un des moments les plus critiques de la guerre, la ligne de la Marne gravement menacée, qu'il fut frappé, à Venteuil, d'une balle à la tempe qui le terrassa. Le lendemain il rendit le dernier soupir dans l'ambulance où on l'avait transporté.