Georges Mazeran (26 avril 1881-27 novembre 1915)

C'est dans la grandiose lutte pour Verdun que Georges Maze-
ran a trouvé la mort. Licencié ès lettres et en droit, attaché au
cabinet d'un de nos ministres de l'instruction publique, il avait
poursuivi avec succès des études variées et pouvait prétendre
au plus bel avenir. Sa thèse était consacrée à la Politique reli-
gieuse de Philippe le Bon dans les Flandres, et n'a pas vu le jour.
Mais, quelle que fût sa valeur, elle était peu de chose au regard
des hautes qualités morales de son auteur. Comme quelques-uns
de ses confrères, il avait tenu, par camaraderie et par modestie,
à rester dans le rang ; et, comme sa batterie ne se composait
guère que de soldats originaires des pays envahis, particulière-
ment dignes d'intérêt, il se plaisait à leur alléger, autant qu'il
était en ses moyens, leurs souffrances matérielles ; il ne cessait,
par son inaltérable égalité d'humeur et sa complaisance à toute
épreuve, de les aider à réagir contre la mauvaise destinée. Maze-
ran, enveloppé par des gaz asphyxiants, — ce honteux produit
de la science moderne, — eut une atroce agonie avant de succom-
ber à Béthincourt, entouré de l'entière sympathie de ceux qui
l'avaient approché.